ce genre précis à souvent tendance à devenir bien gonflant, mais contrairement à ce que j'ai lu plusieurs fois, ce n'est pas une version masculine de Erin Brockovich. Ici, on ne se concentre pas sur le scandale en lui-même (qui a plutôt l'air d'un prétexte qu'autre chose et dont les victimes ne sont que des images furtives), mais on s'intéresse plutôt au côté humain de ceux en charge de défendre l'indéfendable : on voit les personnages rongés par la culpabilité, paniqués à l'idée de tout perdre, ou encore se révoltant dans un sursaut de conscience.
Ce qui compte, c'est beaucoup plus les personnages que l'intrigue en elle-même (intrigue qui, même si elle est plutôt complexe en raison du côté très blabla inhérent au genre, reste quand même compréhensible dans ses grandes lignes)et les acteurs sont tous géniaux, Clooney en tête, en homme ambigu, désespéré mais toujours charismatique. Bref, c'est très noir (tout est d'ailleurs dans les tons gris bleutés) et malgré 2h de longues plages de dialogues, on ne s'ennuie pas une seconde. Ce miracle est à attribuer à une tension psychologique vraiment captivante, à l'image de 2 moments terrifiants où, avec la voix off d'introduction et ensuite avec une chef d'entreprise terrorisée (magnifique Tilda Swinton) qui répète tout haut son discours formaté, on comprend bien à quel point tout ce système détruit les gens de l'intérieur, peu importe de quel côté de la barrière ils se situent . En fin de compte ce que Clayton finira par choisir n'est pas si significatif, c'est l'homme pris dans l'engrenage qui est fascinant…